Leslie Kaplan

POL 1996

Une histoire à plusieurs niveaux de lecture sur les événements de mai 1968 en France.

De ces pages, il en ressord une grande interrogation et une grande remise en question où les mots tiennent une place importante. Sous la forme d’une enquête comme policière sur le suicide apparemment inexpliqué de Stéphane, trentenaire brillant auquel tout réussit. Entre racontage d’histoires de Stéphane qui fait de ses mensonges une recherche existentielle d’une sorte de justification de son vécu et Miss Nobody Knows qui vit à travers l’angoisse, l’époque se raconte sous un double éclairage : ce tremblement et ce doute porté sur les certitudes et les valeurs.

Entre la culpabilité et l’interrrogation de soi voire l’introspection, ce livre nous plonge au coeur de cette quête et cette brêche ouverte par mai 1968 où chacun est invité à ne plus suivre une autorité qui la déterminerait mais au contraire à chercher en soi sa propre responsabilité d’ “être”. Quête troublante quand la notion d’autorité inhérente à toute vie en société s’impose d’elle-même. Cependant, la démocratie et Les Lumières ne portent-elles pas en elles-mêmes au bout du compte cette  recherche intérieure de “véracité” ?  Qui ne renie pas pour autant  une autorité nécessaire à toute organisation  et  son équilibre des pouvoirs propre à la démocratie.