Dominique SAMPIERO

Un roman rien que sur cette situation particulière peu décrite en littérature et de plus en plus répandue dans la vie réelle : la souffrance de l’absence de sa fille pour un père dans un contexte de divorce.

Cette si belle description de ses sentiments si profonds d’un père pour sa fille, de cette perte que rien ne peut combler. Ses instants perdus à jamais où le père ne verra plus sa fille grandir jour après jour, ne sera plus le premier témoin de ses multiples et imperceptibles changements. Cette souffrance si forte et si réelle est comme transcendée par cette écriture minutieuse où la douleur effleure à chaque page. Cette confidence semble permettre la maîtrise et la canalisation de ce qui ne peut être calmé d’aucune façon. Mais peut-être aussi d’autant qu’elle est tue, la plupart du temps. Il s’agit d’un très beau livre sur la souffrance des pères auxquels on n’accorde pas généralement la garde des enfants. Comme si seulement la mère avait l’apanage des sentiments filiaux, de leur douluer et des émois pour chaque progrès et geste des enfants. “La perte d’un mari ou d’une épouse s’appelle le veuvage. Il n’y a pas de nom pour la perte d’un enfant. Ni pour son absence à cause d’un divorce. “

VSR août 2006